[COMMUNIQUÉ] L’Ocean Viking attend toujours un lieu sûr pour débarquer 82 rescapés.

Retour sur deux opérations complexes

Le dimanche 8 septembre, l’Ocean Viking a secouru 50 personnes – dont 12 mineurs et une femme enceinte – prenant place à bord d’un bateau pneumatique en détresse dans les eaux internationales. Après une session de recherche de 16 heures, menée avec la participation de deux avions (EUNAVFOR MED et Moonbird), le bateau a finalement été retrouvé à la dérive, à 14 milles marins des côtes libyennes. Durant trois heures, les équipes de l’Ocean Viking ont procédé au sauvetage des survivants, qui ont été amenés en sécurité à bord du navire.

Le soir suivant, alors que les conditions météorologiques se détérioraient rapidement, 34 personnes précédemment secourues par le voilier Josefa ont été transférées sur l’Ocean Viking en pleine nuit. Le voilier de 14 m de long naviguait dans des conditions extrêmement difficiles, au milieu de fortes pluies et d’orages. Sur le pont, les rescapés – dont une femme enceinte et un enfant d’un an nécessitant une assistance médicale – étaient entièrement exposés aux éléments.

Coordination chaotique

Les centres de coordination des sauvetages en mer compétents ont été dûment informés, et ce à toutes les étapes des opérations (messages envoyés au Centre conjoint de coordination de sauvetage libyen- JRCC – à Tripoli, avec les centres de coordination italiens et maltais ainsi que Eunavformed en copie), mais aucune orientation n’a été transmise à nos équipes pendant toute la durée des opérations de sauvetage et de transbordement. L’Ocean Viking a également demandé qu’un lieu sûr lui soit assigné pour le débarquement des 84 survivants alors à bord. Le JRCC libyen a enfin répondu en lui assignant le port de Zaouïa (Libye).

Nos équipes ont dû décliner cette proposition puisque la Libye ne peut être considérée comme un lieu sûr de débarquement. C’est d’ailleurs ce qui est stipulé dans les Principes directeurs sur les retours en Libye du Haut-Commissariat pour les Réfugiés des Nations-Unies (HCR) ; une affirmation reprise par le Bureau des droits de l’Homme des Nations-Unies (HCDH) en mai 2019 et par le Secrétaire général des Nations-Unies après sa visite à Tripoli en avril 2019.

« Comme le prévoit le droit maritime international, les autorités libyennes n’étant pas en mesure d’offrir un lieu sûr, nous avons étendu notre demande d’assistance aux centres de coordination les plus aptes à intervenir, soit les centres de Malte et de Rome. C’est un devoir commun à tous les États signataires des conventions SAR (recherche et sauvetage) de collaborer afin de trouver rapidement un lieu de débarquement qui puisse être considéré comme un lieu sûr », a déclaré Nicola Stalla, coordinateur SAR à bord de l’Ocean Viking pour SOS MEDITERRANEE.

Après s’être dirigé vers le nord pour faciliter l’évacuation des deux personnes secourues, l’Ocean Viking attend maintenant qu’on lui assigne un lieu sûr pour le débarquement. Aucun autre navire de sauvetage n’étant actuellement en Méditerranée centrale pour sauver des vies, l’Ocean Viking ne doit pas être empêché d’effectuer sa mission plus longtemps alors que des hommes, des femmes et des enfants continuent à fuir la Libye par la mer sans qu’aucun moyen de sauvetage humanitaire ne soit présent.

SOS MEDITERRANEE rappelle l’urgence de mettre en place un mécanisme européen commun de débarquement prévisible et pérenne des personnes secourues en Méditerranée.

Pour plus d’information sur les sauvetages réalisés, merci de consulter : https://twitter.com/SOSMedSuisse et https://onboard.sosmediterranee.org/

CONTACT PRESSE : Claire JUCHAT | +41 76 669 16 99 | c.juchat@sosmediterranee.org

Crédits photos : Laurence Bondard / SOS MEDITERRANEE & Hannah Wallace Bowman / MSF

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