Journal de bord

#6 [3 QUESTIONS À] Antonin, 26 ans, marin-sauveteur

« La solidarité est quelque chose qui défie le temps »

Antonin a embarqué pour sa première mission à bord de l’Aquarius comme pilote de l’un des 3 canots de sauvetage. Originaire du Nord de la France, il nous partage son expérience à bord.

1- Pourquoi est-il important que les citoyens européens se mobilisent?

Je pense que l’Europe en tant qu’entité politique a une responsabilité dans le fait que des gens meurent en Méditerranée, parce que cela se passe à la frontière de notre continent. Et les citoyens européens peuvent toujours trouver des moyens de s’impliquer pour faire bouger les lignes.

2- Concrètement, quelle forme prend votre propre engagement citoyen ?

Pour moi, aider les gens est une forme d’engagement humain avant tout – je fais simplement ce qui me semble juste. Je fais ce que doit faire un être humain lorsqu’un autre se noie. La mission de marin-sauveteur relie à la fois ma passion pour la mer et ma volonté d’aider. Pour moi, c’est une nécessité. A terre, mes amis et moi aimons accueillir des gens en déplacement. Il est arrivé que nous les rencontrions dans notre vie quotidienne, dans les trains, dans les gares, etc. Par exemple, pendant trois mois nous avons accueilli un Guinéen arrivé en France après avoir été secouru par un navire de guerre. J’ai également été engagé avec un certain nombre d’ONG avant d’embarquer sur l’Aquarius avec SOS MEDITERRANEE.

3- Comment voyez-vous cette mobilisation citoyenne sur le long terme ?

Je pense que la solidarité est une valeur qui défie le temps, qui a toujours existé dans l’histoire de l’humanité. Je suis convaincu que les gens seront toujours préoccupés par la souffrance des autres. Il y a toujours de l’espoir, indépendamment du passé ou du futur.

Propos recueillis par Hanna KREBS

Photo © Guglielmo MANGIAPANE / SOS MEDITERRANEE