[COMMUNIQUÉ] SOS MEDITERRANEE annonce des poursuites judiciaires contre ses agresseurs et leurs soutiens suite à l’attaque de son siège à Marseille

Après l’attaque de son siège le 5 octobre à Marseille et l’apologie de ces délits par des responsables politiques ou publics, SOS MEDITERRANEE France a réitéré sa ferme condamnation de l’attaque lors d’une conférence de presse ce mercredi 17 octobre 2018 à Marseille et annoncé qu’elle poursuivra en justice toute personne portant atteinte à ses équipes et à l’association.

Rappel des faits : 22 individus investissent violemment le siège de SOS MEDITERRANEE France

Le 5 octobre 2018 vers 14h, 22 individus ont fait irruption de manière extrêmement brutale dans les locaux de SOS MEDITERRANEE France à Marseille en hurlant et en brutalisant les personnes qui se trouvaient sur leur passage. Trois membres du personnel éjectés des bureaux par la force sont parvenus à appeler la police, tandis que quatre autres salariés sont restés bloqués à l’intérieur. Peu après leur intrusion de force, les 22 assaillants ont ouvert les fenêtres, déployé une banderole, allumé des fumigènes, tout en filmant la scène. Alors que la police investissait l’immeuble, trois membres du personnel étaient encore retenus à l’intérieur des bureaux.

Les 22 assaillants ont tous été rapidement appréhendés par la police et placés en garde à vue tandis que les sept salariés en état de choc se sont rendus à la police pour déposer plainte puis à l’hôpital pour constater les violences dont ils ont été les victimes. Des arrêts de travail ont été remis aux salariés traumatisés par l’agression.

Des poursuites engagées devant les tribunaux à l’encontre des agresseurs et de leurs soutiens

L’attaque du 5 octobre a conduit à la mise en examen par le juge d’instruction des 22 assaillants. Les qualifications pénales retenues sont celles de « violences en réunion, séquestration, participation à un groupement en vue de commettre des violences, enregistrement et diffusion d’images violentes ».

SOS MEDITERRANEE France ainsi que les victimes ont décidé de se constituer parties civiles dans le cadre de l’information judiciaire en cours. Un collège de défense formé par Maîtres Sébastien Mabile et François de Cambiaire, avocats au barreau de Paris, ainsi que Maître Vincent Schneegans, avocat au barreau de Marseille, est chargé de représenter l’association et ses salariés devant la justice.

SOS MEDITERRANEE France et ses salariés demanderont la réparation de l’ensemble des préjudices, physiques, matériels, moraux, psychologiques subis.

Autres poursuites pour diffamation, apologie de la violence et propos racistes et haineux

« Lors de l’assaut des bureaux, des allégations gravement diffamatoires ont été portées à l’encontre de SOS MEDITERRANEE, l’accusant d’être complice des réseaux de passeurs ou de trafic d’êtres humains. Ces allégations tombent sous le coup de la loi pénale dès lors qu’elles portent atteinte à l’honneur et à la considération de SOS MEDITERRANEE », a commenté Maître Sébastien Mabile.

Il a par ailleurs été constaté que plusieurs personnalités politiques et parlementaires ont relayé massivement dans la presse et sur les réseaux sociaux l’attaque commise contre les salariés de SOS MEDITERRANEE France, reprenant voire se félicitant de cette intrusion illégale et violente dans les locaux de l’association.

« Des poursuites seront intentées contre toute personne ayant fait l’apologie de cette attaque et/ou ayant repris les messages diffamatoires » a fait savoir Maître Mabile. « Ces faits ont libéré une parole violente, y compris des attaques intolérables à caractère antisémite, pour lesquelles les auteurs seront systématiquement poursuivis » a poursuivi Maître François de Cambiaire.

Reprendre au plus vite notre mission de sauvetage en dépit des attaques subies

« Les équipes de SOS MEDITERRANEE France ont toujours respecté à la lettre toutes les lois en vigueur, à terre comme en mer. Notre mission est simple : sauver des personnes en détresse et les ramener, conformément au droit maritime international, dans le port sûr le plus proche. L’acharnement et la criminalisation qui discréditent et entravent notre action sont indignes et doivent cesser : l’urgence humanitaire reste entière en Méditerranée, il est temps que la sauvegarde de la vie prime sur toute considération politique ou idéologique. Plus que jamais, les citoyens sont appelés à se mobiliser à nos côtés pour défendre ce droit fondamental et nous aider à reprendre au plus vite notre mission vitale de sauvetage » a déclaré le président de SOS MEDITERRANEE France.